Intérêts narratifs (en l’occurence, de Fate Stay Night)

– Systèmes de classes (de servants). Valorise les personnages en les incluant dans un tout plus important. Créé une attente de découverte (des autres classes). Sans oublier la double identité servants/héros.
– Correspondance caractères servant/maître. Le narré apprécie de pouvoir transvaser à l’autre ce qu’il apprend sur l’un. De plus les conflits servants/maîtres, notamment celui de Shiro/Saber, sont intéressants en ceci qu’il s’agit d’affronter son propre caractère.
–Le potentiel de Saber, non-exploité par Shiro, qui créé une attente. L’épée invisble de Saber en est un bon exemple : on attend sa matérialisation, se disant « si elle est si puissante immatérielle, qu’est ce que ce sera une fois matérialisée ! »

Défauts
– Lenteur, notamment à cause de l’ordre d’introduction des éléments. Bien que l’histoire soit centrée sur Saber, elle met plusieurs épisodes à apparaître. Il est possible que cela soit un héritage du jeu d’où vient le scénario, qui est par nature multi-centré sur chaque fille. Naïveté.

Autre élément non-classés
– Un autre aspect important est l’idéalisme de Shiro. On l’admire tout en le trouvant stupide, et l’on espère de tout coeur, mais sans y croire, qu’il nous démontrera qu’il faut avoir la foi. Il parle à chacun de nous en ceci qu’il est le thème de « Certaines choses sont souhaitables, mais il faut parfois faire des concessions ». Ici c’est le refus de la guerre, qui est en jeu, le refus de suivre les règles d’une guerre alors même que l’on est jeté en son coeur. Les actions de Shiro sont ridicules, contre-logiques et sucuidaire. (quand il s’oppose lui-même à des servants, quand il considère Saber comme une femme qu’il faut protéger…) et elles nous énervent (Laisse Saber combattre ce put*** d’Assassin nom de d***) mais en même temps elles suscitent notre admiration (c’est beau de se battre jusqu’au bout) même quand les valeurs défendues sont surranées («une fille ne devrait pas avoir à se battre.»)
– Un autre point que je suppose important est l’ambiance érotique latente. Certain moment de la série, lorsque l’on sait que le scénario provent d’un jeu Hentai, laisse supposer des actes sexuels. La scène de connexion « magique » entre Saber et Shiro dans la forêt, la tenue SM de Sakura lors de sa capture par Médée…

Réflexion
A propos des intérêts, il semble y avoir une utilisation générale de la dualité. Fate Stay Night reposte sur une suite d’associations héros/servant, servant/maître. On pourrait même parler du lien «Saber affaiblie»/«Saber pleine puissance». Je pense qu’il y a là un mécanisme d’immersion. Le narré doit lui-même faire le lien entre ces profils, et cela créé des attentes chez lui, des non-dits qu’il comprend et apprécie. Cela donne aussi avec efficacité plusieurs niveau de lecture à la narration, selon les liens que l’on a fait.
Un outil à réutiliser.

Les titres de romans et d’articles : un essai

Pour titrer un article court, on doit résumer l’idée générale et en montrer l’attrait. Mais lorsqu’un texte contient plusieurs idées, que faut-il titrer ? Est-ce toujours possible ? Esquisse de trois sortes de titres différentes.

Pour qu’un texte long se tienne, il doit contenir une idée directrice, plus dont découle l’examen, dans le texte, des autres idées. Est-ce donc celle-là qu’il faut titrer ? Mais n’est-ce pas terriblement réducteur ? Bien souvent, ce sont les autres idées examinées qui donnent de la valeur au texte. Ce titre doit aussi, de par sa nature et ses qualités linguistiques, refléter le texte qu’il accompagne. Une oeuvre drôle devra avoir une blague en guise de titre, par exemple. Un roman à personnages décrira un trait de personnalité dans son titre (je pense par exemple à « La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette », alias millenium tome 2, actuellement adapté au cinéma.)Mais quoi qu’il fasse le titre ne peut refléter fidèlement le contenu d’une oeuvre, car celle-ci est trop vaste et passe par des procédures incompressibles comme la création d’émotion chez le lecteur.

Le titre à inévitablement une autre fonction : il est hautement référentiel. C’est-à-dire qu’il sert avant tout à désigner l’oeuvre, et non pas à la caractériser. C’est le titre que l’on indique au libraire pour qu’il trouve le bon livre, c’est le mot-clef par lequel on désigne l’œuvre dans une discussion. Dans cette optique, le titre doit avant tout mettre en avant les spécificités de l’oeuvre, pour le différencier du reste au maximum. Puisqu’il vise à être utilisé pour retrouver et gérer l’oeuvre, il devra être facilement mémorisable.

Ce sont donc trois fonctions distinctes du titre : le titre représentatif, le titre symbolique et le titre référence. Le premier n’intervient que lorsque le contenu est simplifiable à une phrase, tandis que les deux autres vont désigner des contenus qu’ils ne représentent pas entièrement. Il peut alors être intéressant d’utiliser plus de titraille. Les titres de partie sont bien entendu intéressants pour préciser le contenu des sous-parties, jusqu’à aboutir à un découpage assez fin pour pouvoir y mettre des titres représentatifs.

L’idée du sous-titre de roman est également intéressante. Il ne s’agit pas d’un nouveau titre, mais en fait plutôt d’un double titre. L’oeuvre possède alors un titre principal, référentiel, pour identifier l’œuvre, et un sous-titre symbolique, donnant un avant-goût de son (incroyable) contenu, un peu comme un slogan. Cela me semble permettre une description plus fine de l’oeuvre, en séparant les fonctions.

Mais peut-être une personne avec plus d’expérience dans la titraille trouverait à redire à cette conception. Je me demande ce qu’en dirait un secrétaire de rédaction ? Bref, je pense donner un sous-titre à mes romans.